La permaculture est-elle assez productive pour aider vraiment à sauver le climat ?

Question ouverte : la permaculture est-elle un effet de mode ou un réel moyen de contribuer substantiellement à la prévention du réchauffement climatique en développant un nouveau puits de carbone ?

Combien coûte la tonne de CO2 évitée dans cette configuration ? Est-ce compétitif ? On peut en douter car le diable se cache souvent dans les détails.

Pour mémoire, le nucléaire c’est potentiellement 50% de l’énergie de 2100.

Et la permaculture, c’est davantage que 1% ?

Exemples concrets :

Sadhana Forest

– population atteinte: permanente 1500 personnes, population occasionnelle: 15 000 personnes.

– population cible: 150 millions de personnes. (ceux habitant actuellement dans les zones arides dans la bande des 33 degrés N-S, celle où le soleil est suffisant pour fournir l’énergie toute l’année)

– population cible à terme 2050: 3 milliards sur les 9 milliards prévues

 

En 8 ans, ils ont réussi à transformer des terrains de latérite en vergers tropicaux qui produisent plus que le nécessaire pour les habitants,

 

Graine De Vie

Grâce à une relation privilégiée avec les habitants, les associations et les collectivités locales de Madagascar, Graine de Vie restaure des forêts et des mangroves autrefois luxuriantes, mais détruites par l’oubli des savoirs ancestraux. L’action de Grain  De Vie met en lumière l’importance de l’éducation et de la formation dans la redécouverte d’anciens savoirs, mais aussi l’innovation technique pour passer à la reforestation à grande échelle.

 

Ces ONG agissent déjà sur 3 continents et à Madagascar : les superficies et les populations sont immenses (attention à la projection de Mercator).

 

Est-ce généralisable ? Ce blog sera mis à jour au fur et à mesure des réflexions. 

Business model :

Prix des terres: 0,1 $/m2 en zone aride, voire la moitié dans les régions vraiment désertiques. On constate que souvent, la nappe phréatique est à moins de 100 mètres de profondeur en zone aride. Dans les déserts, c’est 200 m ou pire.

Dès lors, il y a 2 types de situations, selon que les précipitations dépassent 300 mm par an ou pas:

– zone tropicale: aucun arrosage nécessaire, un arbre capture au moins 25-50 kgCO2/an et coûte 0,1 à 0,5 euros. Soit 40 arbres = 20 euros/tCO2/an maxi, soit moins de 1 euro/tCO2 au bout de 20 ans.

– zone semi-aride (300 à 600 mm de pluie par an): les arbres adultes n’ont pas besoin d’arrosage pour survivre; L’arrosage sert à passer la saisons sèche et obtenir une production fruitière économiquement intéressante. 1 arbre coûte alors 2 euros (avec arrosage), donc 100€/tCO2/an maxi, soit moins de 5 euros/tCO2 au bout de 20 ans.

– zone aride (300 mm/an ou moins): arrosage toute l’année nécessaire. Cela coûte environ 6 euros par arbre, donc environ 15 euros/tCO2 sur 20 ans.

Ces coûts incluent 20% de perte d’arbres: ces 20% ne meurent pas tous, mais on coupe aussi les moins productifs en fruits pour en récupérer le bois.

Evidemment, on ne compte pas la production fruitière et l’eau, qui est intégralement donnée aux habitants.

GraineDeVie, c’est déjà 8 millions d’arbres, soit 200 000 tCO2/an. Sur Terre, il y a la place de faire mille à dix mille GdV sans embêter personne, 10 fois plus en mettant le paquet sur les ceintures vertes autour des mégalopoles et la densification urbaine, soit 0.2 à 2 GtCO2/an sans effort, 10 fois plus avec effort. Donc l’ordre de grandeur est correct et compatible avec W.EC.A.N. (2 à 10 GtCO2/an de séquestration carbone pour passer en émissions négatives avant 2050 et ainsi réduire rapidement la concentration de CO2, pour revenir à 300 (+/-50) ppmCO2 avant que les océans n’aient eu le temps de trop se dilater).

Qu’en pensez-vous ?

Complément le 15/08/2017:

Ordres de grandeur pour éviter 0,5°C de réchauffement anthropique planétaire d’ici 2100, en complément des 2,5°C tenu par le scénario #MessageSupplyN proposé par le groupement international d’experts en énergie climat, le GISOC.

– 1 arbre tous les 5 m à 10kgCO2/an par arbre (estimation moyenne très conservatrice, car les zones arides ou nordiques sont problématiques)

– par hectare: 400 arbres ==> 4 tCO2/ha/an

– 10 milliards d’hectares pour compenser toutes nos émissions: 40 GtCO2/an

– à 100 hectares par km2, ça fait 100 millions de km2

– la surface de la terre, c’est 4*pi*(6785km)^2 = 629 millions de km2, donc on a besoin de 16% de la surface de la terre donc la moitié des terres émergées. Ce qui est exactement ce qu’il reste à reboiser. CQFD. Pour -0,5°C, la moité (8%) suffirait.

0,1 à 8 euros par arbre, 5 à 50 kgCO2 capturés par arbre et par an, en fonction des sols, des climats et des combinaisons d’essence.

Graine de vie c’est : 100 €/ha

Donc 5,5 milliards d’ha pour 550 G€ pour 5 milliards de personnes : 550 € d’investissement, mais une productivité suffisante pour permettre à 2 personnes de vivre de la production d’un hectare + 10% de taxes. 2 personnes vivent de la production de 0,9 hectare et donnent la production de 0,1 hectare à l’Etat.

Terres émergées: seulement 30%, donc 200 millions de km2 disponibles.

Avant 2100, replantons 55 millions de km2  (soit 100 fois la France continentale, alias Hexagone, donc environ 11 milliards d’agrosylviculteurs), soit 22 GtCO2/an capturés et utilisons la technologie pour réduire le reste des émissions de GES (environ 22 GtCO2/an).

Précisons le cadre. Il s’agit de capturer rapidement du CO2 en créant une économie locale. Donc cela ne concerne bien sûr pas les forêts existantes, mais celles qui ont été détruites (récemment ou pas). A la limite, on peut y planter n’importe quoi, ce sera toujours mieux que rien, sur le plan climatique. Ensuite, pour que cela soit pérenne, il faut éviter:

– les catastrophes naturelles: principalement les incendies et les parasites. La monoculture est un facteur de risque. Les forêts mélangeant feuillus et conifères sont bien plus résistantes aux fléaux. La perte de production de bois devient négligeable à 100 ans. Il ne n’agit pas de faire des pinèdes et des coupes claires. On parle de coupes sombres, bois de qualité pour la construction, vergers de fruits à coques pour l’alimentation et la capture de CO2 par voie oxalogène (noyer maya).

– les catastrophes économiques: diversifier les usages est un gage de pérennité, dans tous les pays. La monoculture de l’olivier en Méditerranée fait figure d’exception, le prix de l’huile d’olive de qualité ayant toujours été élevé. L’utilisation des déchets fait encore l’objet de recherches. Au pire, l’épandage reste possible (en faibles concentrations, car le grignon d’olives devient vite toxique).

On cherche à faire cela à un prix raisonnable sous les tropiques (moins de 1 euro par arbre). Les allemands investissent 6 à 8 euros par arbre pour le faire chez eux: c’est aussi malin que d’installer du PV au Nord de l’Europe vu l’urgence climatique.

Des commentaires scientifiques ? Cliquez 😉

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Une réflexion sur “La permaculture est-elle assez productive pour aider vraiment à sauver le climat ?

  1. Pingback: Bonne nouvelle ! Grâce au GISOC, le climat est sauvé ! – Scenario MESSAGE Supply-N

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